La boulimie

Souffrir d’un trouble du comportement alimentaire n’est pas un choix. Il s’agit d’une vraie maladie qui ne concerne pas seulement l’alimentation. Un trouble alimentaire entraîne des pensées obsessionnelles au sujet de la nourriture, des préoccupations corporelles intenses et est à l’origine d’une grande souffrance.  L’estime de soi et les relations familiales ou sociales sont affectées par ces troubles.

Il s’agit d’une spirale infernale de laquelle la personne ne peut sortir seule.

Souffrez-vous d’un trouble du comportement alimentaire ?

Si vous répondez oui à au moins 2 questions, alors il est préférable de consulter

–  Vous faites-vous vomir lorsque vous avez une sensation de trop plein ?
Oui/Non

–  Êtes-vous inquiet(e) d’avoir perdu le contrôle des quantités que vous mangez ?
Oui/Non

–  Avez-vous récemment perdu plus de 6 kg en moins de 3 mois?
Oui/Non

–  Vous trouvez-vous gros(se) alors même que les autres disent que vous êtes trop mince ?
Oui/Non

– Diriez-vous que la nourriture domine votre vie ?
Oui/Non

 

La boulimie

La boulimie induit souvent une forme de honte chez les personnes qui en souffrent et elles hésitent à consulter.

Pourtant, il s’agit d’une maladie pour laquelle il existe des traitements et ce trouble n’est pas associé à un manque de volonté, comme on l’entend souvent dire. Il est possible d’en guérir.

Habituellement après une période de restriction alimentaire souvent pour perdre du poids, la personne perd le contrôle de son alimentation et consomme une quantité d’aliments largement supérieure à celle que la plupart des personnes mangeraient durant le même temps et les mêmes circonstances. L’épisode d’excès alimentaire est accompagné d’un sentiment de perte de contrôle.

Après les épisodes d’hyperphagie, la personne se sent coupable et éprouve du dégoût pour ce qu’elle a fait. Elle utilise des stratégies dites compensatoires visant à éviter la prise de poids, telles que les vomissements, la prise de laxatifs et/ou de diurétiques ou l’hyperactivité.

Il faut savoir que les pratiques de purges sont dangereuses pour la santé et ne représentent pas un moyen efficace pour contrôler son poids.

L’estime de soi d’une personne souffrant de boulimie est indûment influencée par le poids et la silhouette. Des comportements de vérifications corporelles (pesées fréquentes, mesure du périmètre des membres ou du pli cutané, utilisation répétée du miroir ou évitement de celui-ci, la comparaison de sa silhouette à celle des autres…) sont répétés au cours des journées.

Au fil du temps, les comportements compensatoires entraînent des troubles métaboliques à l’origine d’un état de fatigue général et d’une baisse des performances intellectuelles. La chute du potassium dans le sang conduit à des problèmes cardiaques ou rénaux. La personne devient irritable et a des fluctuations d’humeur. Un état dépressif probablement favorisé par l’affaiblissement physique est également observé. Les préoccupations alimentaires deviennent envahissantes. Des symptômes intestinaux tels que des reflux, du ballonnement sont associés à la boulimie. Des lésions au niveau de l’estomac et de l’œsophage, l’érosion de l’émail dentaire, la perte des cheveux font aussi partie des conséquences de ces troubles.

 

Le traitement

La thérapie cognitive et comportementale des troubles alimentaires (CBT-E for eating disorders) a été développée à Oxford par Christopher Fairburn et représente actuellement la thérapie recommandée internationalement sur la base de la recherche des effets des psychothérapies du trouble alimentaire. Ses résultats ont été validés. La méthodologie de la thérapie est précise et basée sur un manuel.

Le problème au cœur de la boulimie est la surévaluation du contrôle de l’alimentation et du poids. La thérapie se focalise sur les comportements, les pensées, et les émotions qui sont les composants du problème et qui le maintiennent. Le thérapeute et le patient travaillent en collaboration afin de comprendre les difficultés du patient et afin de les surmonter.

Souvent les personnes souffrant de boulimie perçoivent leur trouble comme non contrôlable et non guérissable. Pourtant, il est actuellement possible d’en guérir.

Référence

Fairburn, Christopher G.(2008), Cognitive Behavioral Therapy and Eating Disorders. The Guilford Press: New York

Waller G, cordery H, Corstorphine E, Hinrichsen H, Lawson R, Mountford V & Russell K (2007) Cognitive-behavioral therapy for the eating disorders: A comprehensive treatment guide. Cambridge University Press.